Localisation de ce monument: Place Saint
BARTHELEMY.
Coordonnées GPS: +50°38'50.85", +5°34'57.50".
Inscription figurant sur le monument
Médaillon 1
"IL EST MORT POUR LA DÉFENSE DE NOTRE LIBERTÉ
À / DIEUDONNÉ / LAMBRECHT
FUSILLÉ PAR LES ALLEMANDS
AU FORT DE LA CHARTREUSE
LE 18 AVRIL / 1916
QU'IL VIVE À JAMAIS DANS NOTRE SOUVENIR"
Médaillon 2
"VERDUN
IL EN A ANNONCÉ L'ATTAQUE
ENNEMIE ET EN A FAIT
CONSOLIDER LA RÉSISTANCE
LA CHAMPAGNE
IL A FAIT AVANCER L'OFFENSIVE
FRANÇAISE DE DEUX JOURS CE
QUI A CONTRIBUÉ À LA
VICTOIRE"
Médaillon 3
"DISTINCTIONS HONORIFIQUES
BELGES
CHEVALIER DE L'ORDRE DE LÉOPOLD AVEC LISÉRÉS
D'OR ET MISE À L'ORDRE DU JOUR DE LA NATION
ANGLAISES
OFFICIER DE L'EMPIRE BRITANNIQUE AVEC CITATION
DÉCORÉ DE LA MÉDAILLE DE LA GUERRE
FRANÇAISE
DÉCORÉ DE LA CROIX DE GUERRE
AVEC CITATION À L'ORDRE
DU JOUR DU RÉGIMENT"
Médaillon 4
"FUSILLÉS POUR LA PATRIE
[Cinquante-six noms répartis sur quatre colonnes, non rangés
par ordre alphabétique. Dieudonné LAMBRECHT est également
repris sur cette liste]"
Histoire
Flânerie ou visite des fonts baptismaux, si vous décidez
d'une escapade vers l'église Saint-Barthélemy, vous
remarquerez, sur la place, un imposant mémorial surmonté
d'une pomme de pin, un symbole de l'unité principautaire que
l'on retrouve au sommet du Perron liégeois, place du Marché.
Ce monument en pur style mosan, dont les pierres proviennent
des fondations de l'ancienne cathédrale Saint-Lambert, fut
édifié grâce à une souscription publique et inauguré le 14
juillet 1930 afin de perpétuer la mémoire de Dieudonné
LAMBRECHT, fusillé par les Allemands en 1916 à l'âge de 34
ans. Surnommé "brave d'entre les braves", Dieudonné
LAMBRECHT décida, dès 1914, de servir la patrie en
organisant un réseau d'espionnage du trafic ferroviaire
ardennais.
OBSERVATION DES TROUPES
Ses observations allaient causer un tort immense à
l'occupant. Séduit par tant d'héroïsme, le Liégeois Lambert
GAILET vient de publier son épopée, de quoi raviver les
mémoires ! Le déploiement ferroviaire fait partie intégrante
de la stratégie allemande d'invasion. Dès le début du
siècle, les préparatifs de guerre contre la France et la
Russie passent logiquement par la construction d'un axe
permettant un repli rapide vers la Russie dès l'attaque
massive contre la France. La "Vennbahn" devra remplir cette
mission d'autant qu'en 1912, les Allemands terminent sa
liaison avec l'Eifelbahn.
Décisive aussi la construction par l'État belge, en janvier
1914, de la voie Stavelot-Trois-Ponts. Malmedy (alors
prussienne) est enfin à portée de la ligne Liège-Luxembourg.
Quelques mois plus tard, c'est l'invasion. Dès 1915 et grâce
à ses nombreux postes d'observation, le réseau de Dieudonné
LAMBRECHT informe, par exemple, les Alliés du nombre de
troupes allemandes passées de la Serbie au front des
Flandres par la ligne du Luxembourg. L'évaluation du renfort
allemand vers la Champagne permettra de prévoir l'offensive
ennemie contre Verdun. Pour ses précieux relévés, D.
LAMBRECHT s'entoure de stavelotains héroïques: Constant
GRANDPREZ, son frère François, ses sœurs
Marie et Élise, le facteur des postes André GREGOIRE et sa
femme, l'abbé SIMON et sa soeur Julia du village de Rogery.
L'intrépide Dieudonné connu une fin tragique. Alors qu'il
venait de créer un poste d'observation à Gouvy, la police
allemande, informée par des traîtres, le cueillit à Liège le
4 mars 1916. Il fut exécuté le 18 avril dans les sinistres
fossés de la Chartreuse sans avoir cédé, malgré la torture,
à la dénonciation de ses amis.
L'AIDE AUX PRISONNIERS RUSSES
Cette arrestation marque la fin d'une période active du
groupe d'espionnage de Stavelot. Pourtant, l'intense
activité du trafic militaire allemand se poursuit. Afin de
hâter la mise en place de nouvelles voies ferrées (de Born à
Vielsam et de Saint-Vith à Gouvy), de nombreux prisonniers
russes sont rapatriés du front de l'Est.
Quelques évadés se retrouvent coincés dans l'inhospitalière
forêt de la Cedrogne (sur le versant sud de la Baraque de
Fraiture, vers Houffalize; elle abrita le dernier loup de
Belgique). Le groupe de Stavelot, bravant les congères leur
fournit de quoi survivre et prépare leur évasion. Plus tard,
fin 1917, des dizaines de villageois seront emprisonnés pour
avoir fourni cachettes et moyens de subsistance aux
prisonniers russes évadés.
Alors qu'il tente de réorganiser les observations
ferroviaires, Constant GRANDPREZ est victime d'un traître
français au talent de comédien, Émile Delacourt, qui
parvient à s'introduire à son domicile dès janvier 1917. Dix
jours plus tard, il est arrêté avec Élise et André GREGOIRE.
Ils sont fusillés à la Chartreuse...
Fin tragique que nous rappelle ce monument érigé place
Saint-Barthélemy. Un édifice-souvenir qui cotoie l'œuvre
joyeuse de Mady ANDRIEN "Les Principautaires" (Source:
Journal "Le Soir" du mercredi 1er septembre 1993).
Voir aussi la page consacrée à ce monument sur le site "Awans:
Mémoire et Vigilance"
Voir les noms gravés sur ce monument
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