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Pierre PETITNIOT
 

 








Documents aimablement transmis par Joël FERY, A.S.B.L. "Du côté des champs"







Baulers, BW, BE, monument 1940-1945, panneau explicatif
Photos prises en mai 2012 par Monique DELECOSSE

Pierre PETITNIOT, époux de Thérèse PETIT, est né à Lillois le 14 novembre 1921. Lui et son ami Etienne VAN WEZEMAEL ont tous deux une vingtaine d’années. Patriotes convaincus, ils décident de rejoindre l’Angleterre en passant par le Portugal. Cela leur prend plusieurs mois, avec à leurs trousses les miliciens français.

Arrivés à Châtellerault, ils parviennent à passer les barbelés allemands et soudainement les voilà encerclés. Ils ont été trahis par une jeune Alsacienne qu’ils venaient de rencontrer vingt minutes plus tôt. Ils sont envoyés à la prison de Poitiers. De là, ils rejoindront Saint-Gilles en passant par Tours. Ensuite, c’est le départ pour Dachau. Pierre PETITNIOT se rappelle de l’accueil qui leur avait été réservé par un officier allemand: "Vous êtes les ennemis du Grand Reich, vous travaillerez à sa grandeur et quand vous serez à bout vous crèverez". Etienne VAN WEZEMAEL y trouvera la mort suite aux privations et aux mauvais traitements qu’il y a subis. Ce n’est qu’un an après que ses parents apprendront son décès.

Après un mois et demi, Pierre est détaché à Sachsenhausen dans les carrières et les fosses. Le travail y est pénible, douze heures par jour sous la garde des SS. Très rapidement, les prisonniers dépérissent. Pour ceux qui refusent de travailler ou n’en sont plus capables, la mort est la seule alternative. Puis, Pierre est envoyé à Oranienburg, aux usines Heinkel. Il aura la chance de pouvoir recevoir quelques colis. Il aidera ses compagnons en les secourant, les rescapés diront de lui qu’il avait un grand sens moral.
 
Le 18 avril 1944, les Alliés bombardent l’usine Heinkel, les prisonniers avaient été prévenus mais les Allemands les empêcheront de sortir, 400 ouvriers politiques et déportés seront tués.  Pierre en réchappe, mais il doit quitter Oranienburg et est envoyé à Buchenwald. Il qualifiera ce camp de "boucherie scientifique pour humains". Il n'y restera qu'un mois, mais restera marqué par ce qu’il y a vu: interrogatoires, pendaisons, files humaines pour les chambres à gaz.. Au mois d’août, en pleine chaleur, il est envoyé à Thecla dans les carrières. Les gens y meurent par centaines.À l’approche de l’armée américaine, un convoi de 1500 prisonniers est organisé et encadré par les SS. Il prend la direction de l’Est. Le voyage durera 25 jours. Les détenus n’avaient droit qu’à cinq pommes de terre par jour quand ils ne sont pas oubliés. Ce ne sont plus que des squelettes vivants. Le soif et la marche sous le soleil viendront à bout de nombre d’entre eux, toutes les minutes des hommes tombaient, les SS les achevaient systématiquement.

Pierre PETITNIOT avait tenu bon jusque-là grâce à l’aide d’un compagnon. Cependant, devenus trop faibles, ils commencent à s’éloigner de la colonne et se retrouvent avec les mourants. Puis, c’est la chute, tous deux attendent le coup fatal. Et puis… rien, le jeune SS qui les suit s’éloigne et leur laisse la vie sauve. Sur les 1500 détenus, 400 sont en vie. Le jour suivant, ils seront abattus à la mitrailleuse. Pierre et son compagnon se cachent dans une grange en attendant les Russes. À leur arrivée, ils recevront de la nourriture et des vêtements et même des armes. Après un mois, ils retournent au pays en train, destination Verviers. Le retour de Pierre au pays fut très émouvant. Le mercredi 5, vers 23 heures, une auto dépose Pierre à son domicile. Ses parents le croyaient mort, ils n’avaient jamais reçu de ses nouvelles depuis son départ. Pierre PETITNIOT qui était revenu avec sa tenue de détenu l’enfilera pour une ultime photo. Pierre décèdera à Ville-Saint-Laurent (Canada) en 1988 (Source: Joël FERY, "Liste des sépultures d'intérêt historique local de l'ancien et du nouveau cimetière de Baulers - La mémoire du passé en images").













Prisonniers politiques de 1940-1945
De gauche à droite : Lucien NEUWELS – Simon LADRIÈRE – Jean BURTON – abbé Victor SALMON – Léon HENNAU
Guillaume LUCKERMANS – Henri DECOSTER – Pierre PETITNIOT – Charles dit Alphonse VAN CAMP
Léon FRANÇOIS dit Maka - Gustave ALLEBOSCH

Source: Joël FERY
"Liste des sépultures d'intérêt historique local de l'ancien et du nouveau cimetière de Baulers - La mémoire du passé en images"