LUXEMBOURG

Commune de LONGUEVILLE (TOHOGNE)

Monument aux aviateurs U.S. et aux victimes civiles de septembre 1944
 

 

 


Localisation de ce monument: Le long de la route Tohogne/Ocquier, non loin de la Haisse.

Coordonnées GPS: +50°23'06.18", +5°26'54.11".

Inscription figurant sur le monument

"POUR NOTRE LIBERTÉ, LE 12 AVRIL 1944, ONZE AVIATEURS [Lire neuf]
 DE L'U.S. AIR FORCE TROUVÈRENT LA MORT EN CES LIEUX.

FOR OUR LIBERTY, ON THE 12TH OF APRIL, A CREW OF
ELEVEN MEN [Read nine] OF THE U.S. AIR FORCE DIED IN THIS PLACE.

EN SOUVENIR DES VICTIMES CIVILES DE LONGUEVILLE
ASSASSINÉES PAR LES NAZIS LE 7 SEPTEMBRE 1944

[Neuf noms, non classés par ordre alphabétique, et rangés sur deux plaques parallèles]"

Inauguration: Le 9 septembre 1984, dans le cadre des cérémonies du 40e Anniversaire de la Libération.

Histoire

Mémorial U.S. Air Force commémorant la mort de neuf aviateurs américains et le massacre de quatre victimes civiles à Longueville C'est à l'initiative de MM. Jean GODINACHE et Jean-Pol BAIR qu'un Mémorial U.S. Air Force fut élevé à l'emplacement où un B-24J se crasha le 12 avril 1944, faisant neuf victimes américaines (le long de la route Tohogne/Ocquier, non loin de la Haisse). Il fut inauguré le 9 septembre 1984, dans le cadre des cérémonies du 40e Anniversaire de la Libération. Le monument est construit en mœllons calcaires (Source [99]).

Pour plus de détails sur les événements tragiques qui se sont déroulés à Longueville en avril et septembre 1944, on se reportera à l'article "La tragédie de Longueville" (Source: Site de l'église romane Saint-Martin de Tohogne).

Le monument représenté unit dans un même souvenir les aviateurs américains tombés à quelques pas de là le 12 avril 1944 et les 4 victimes de la soldatesque allemande tombées le 7 septembre 1944.

J’évoquerai d’abord la tragédie de Longueville. Le jeudi 7 septembre 44, alors que l’armée allemande fuit l’avance des troupes américaines, un officier allemand est abattu par un tireur isolé au lieu-dit La Haisse. Dans un premier temps, vers 15 heures, les Allemands mettent le feu à la ferme de La Haisse ainsi qu’à quelques meules de foin et des hangars. Ils tirent aussi de façon anarchique puis se retirent. Vers 19 heures, ils reviennent en force, décidés à venger la mort de l’officier et à cette fin bloquent toutes les issues de Longueville. C’est alors qu’ils se livrent à l’incendie de nombreuses fermes et que quatre habitants de Longueville dont un enfant de 12 ans trouvent la mort sous les balles allemandes d’éléments provenant, semble-t-il, de la division SS « Das Reich ». Le lendemain, les survivants n’eurent qu’à constater l’étendue des dégâts.

Là, une fois encore, la solidarité des habitants vint en aide à ceux d’entre eux qui avaient tout perdu.

Sous la grande plaque s’en trouvent deux autres reprenant les noms des aviateurs tombés en avril 44. En ce qui concerne la chute de cet appareil, je ferai référence au rapport du lieutenant Robert RIPPS, copilote et seul survivant du crash. Le 12 avril 1944, 455 appareils quittent l’Angleterre en fin de matinée pour aller bombarder deux importants sites industriels allemands. Hélas, à la frontière allemande, le brouillard est tel que l’ensemble de la flotte reçoit l’ordre de regagner ses bases de départ. Sur le chemin du retour, ils sont attendus par la chasse allemande et c’est au cours d’un de ces engagements qui coûteront cinq B-24 Liberator, que celui qui nous intéresse est tombé près de Tohogne.

Laissons parler le Lieutenant RIPPS: "L’avion était en piqué à 45°. L’opérateur radio et le mitrailleur étaient accrochés à leur coffret à parachute et je les attendais. Le feu venait du dessus et de l’arrière du panneau d’instrumentation, comme si toute la partie inférieure était en feu. Subitement, l’avion est parti en vrille sur la gauche. Je restais sur mes pieds mais les autres tombèrent sur le plancher. J’essayais désespérément de les bouger mais je les laissais là. Tout inconscients qu’ils étaient, leur regard me fixait. À cause de la force centrifuge, j’étais incapable de les faire bouger. Alors, j’abandonnai et je m’extrayai par la soute à bombes, me tirant ainsi d’affaire. "

Le Lieutenant RIPPS sera recueilli par la résistance et participera avec ses sauveurs à quelques actions avant de rentrer en Angleterre (Source [112]).


Voir les noms gravés sur ce monument
 



Source [99]













Photos prises en août 2009 par Philippe HAMOIR